Le Journal Des Actionnaires #65 - Printemps 2021

Perspectives : Par Jean-Pierre Sbraire, Directeur Financier Groupe

PERSPECTIVES

© Lutt Julien - Capa - Total

 

Total résiste à la crise et poursuit sa transformation.

Jean-Pierre Sbraire,
Directeur Financier Groupe

Dans le contexte particulièrement difficile de l’année 2020, le Groupe a immédiatement  mis en œuvre, dès le mois de mars, un plan d’action et a prouvé sa résilience grâce à la qualité de son portefeuille (coût de production de 5,1 dollars par baril équivalent pétrole, le plus bas parmi ses pairs) et à son modèle intégré avec une génération de cash-flow de près de 18 milliards de dollars. Il enregistre un résultat net annuel ajusté de 4,1 milliards de dollars et, grâce notamment à la discipline renforcée sur les investissements (13 milliards de dollars en baisse de 26 %) et les coûts (1,1 milliard de dollars d’économies), le point mort cash organique s’établit à 26 dollars par baril. En cohérence avec son ambition climat, le Groupe a procédé à des dépréciations exceptionnelles d’actifs pour un montant global de 10 milliards de dollars, notamment sur les actifs oil sands au Canada, enregistrées pour l’essentiel dans ses comptes à fin juin, ce qui conduit à un résultat net en perte sur l’année de - 7,2 milliards de dollars selon les normes comptables IFRS. Avec un taux d’endettement à 21,7 % à fin 2020, votre Groupe affiche une bonne solidité financière.

Depuis le début de l’année 2021, le prix du pétrole, soutenu par le respect des quotas par les pays de l’OPEP+, s’est maintenu au-dessus de 50 dollars par baril. Toutefois, l’environnement pétrolier reste incertain et dépendant de la reprise de la demande mondiale, toujours affectée par la pandémie de la Covid-19.

Dans un contexte de mise en œuvre disciplinée des quotas par les pays de l’OPEP+, le Groupe anticipe une production sur l’année 2021 stable par rapport à celle de 2020, bénéficiant de la reprise de la production en Libye.

Le Groupe poursuit sa croissance rentable dans le GNL avec des ventes attendues en hausse de 10 % en 2021 par rapport à 2020, notamment grâce à la montée en puissance de Cameron LNG.

Les marges européennes de raffinage restent fragiles compte tenu de la faiblesse de la demande en jet fuel qui pèse sur la valorisation de l’ensemble des distillats. Cependant, grâce à la résilience du Marketing & Services, le Groupe prévoit une contribution de l’Aval supérieure à 5 milliards de dollars au cash-flow du Groupe pour 2021, sur la base d’une hypothèse de marges de raffinage à 25 dollars par tonne.

Les investissements nets sont prévus à hauteur de 12 milliards de dollars en 2021, tout en préservant la flexibilité de mobiliser des investissements supplémentaires, si l’environnement pétrolier et gazier se raffermissait. Le Groupe maintient sa discipline sur les dépenses avec un objectif d’économies supplémentaires de 0,5 milliard de dollars en 2021. 

Le Groupe maintient ses priorités en termes d’allocation du cash-flow : investir dans des projets rentables pour mettre en œuvre la stratégie de transformation du Groupe, soutenir le dividende et maintenir un bilan solide.

En 2021, dans les renouvelables, le Groupe a déjà annoncé plus de 10 GW de projets additionnels au travers de l’acquisition d’une participation de 20 % dans Adani Green Energy Limited (AGEL), le premier développeur solaire au monde, d’un partenariat avec  Hanwha aux États-Unis portant sur un portefeuille de 1,6 GW, ainsi que de l’acquisition d’un portefeuille de projets de 2,2 GW au Texas. Total allouera en 2021 plus de 20 % de ses investissements nets dans les renouvelables et l’électricité.

INVESTISSEMENTS ORGANIQUES

Ce sont les investissements réalisés par le Groupe, hors acquisitions et cessions. Le montant total des investissements du Groupe, incluant les acquisitions et les cessions, est dénommé Investissements nets dans nos différents documents financiers.